février 2010

mercredi 17 février 2010

Musique



Dès les premières note son corps s'engouffra dans la musique et son cœur se noua. Il était seul, son fils était chez sa mère et il finit de préparer ce qui allait être son dernier écrit. Il sortit d'un vieil étui une plume et plaça la feuille de travers. Alluma une cigarette, un paquet de Camel acheté pour l'occasion, lui qui avait arrêté de fumer il y a tant d'années :

"Maman, je te demande pardon. Pardon de t'avoir menti. Je craignais qu'en répondant sincèrement à tes questions, tu n'arrives à me dévier du geste que je m'apprêtes à exécuter. Alors, je t'ai trompé. Je t'ai demandé de ne pas t'inquiéter. Mon visage, autant que faire se peut, te montrait de l'insouciance pour masquer ma tristesse. En réalité, il n'en est rien. Ma vie est beaucoup trop douloureuse. Les larmes me tranchent la gorge aussi facilement que des lames de glace. Tout me semble insurmontable à commencer par le vide que je traverse et la quasi certitude que tout cela ne me mène nulle part.... Des fois j'espère que ce long moment depuis son départ se terminera bientôt... Mais ce quotidien au goût d'éternité m'empêche d'imaginer autre chose que l'absence. Rien ne m'apporte plus de joie. Les rires de mon fils m'insupportent car ils me rappellent des moments qui ne sont plus que souvenirs. Il m'en voudra. Mais je suis certain qu'il m'en voudra aussi de n'être qu'un père absent, au mieux incapable de l'aimer comme il le mérite. Maman, je te demande pardon... J'ai mal. Je pars. Je ne sais pas si je la rejoindrais. Je sais juste que cette solution est la seule réponse que j'ai trouvée. Dis lui que papa a du partir... Enfin, fais de ton mieux, je sais que tu sauras lui apporter ce que je n'ai plus la force de lui donner. Pardon."


Alors, il prit l'arme et attendit la fin de la musique.


Parto, ti lascio, o cara,
Ma nel partire io sento
Troppo crudel tormento.
Non sarà tanto amara
La pena del morir.


Musique : Porpora - Germanico in Germania (Act deux, scène VIII) interprété par Cecilia Bartoli

vendredi 5 février 2010

Une douceur

Gaie comme un ange
Exaspérante parfois dans ses certitudes
Réelle femme, enfant de l'étrange
Alliant les doutes et les exactitudes
Langoureuse, le soleil en rougit au couché
Démon dans la tendresse vautré
Ile ensoleillée même dans les pleurs
Ne laissant jamais sécher son cœur
Elle fut douze mois une douceur