Il y a 4 ans...
Par Ricardo COSTA le mercredi 23 novembre 2005, 22:59 - Petit homme - Lien permanent
Petit homme, il y a 4 ans tu es entré dans ma vie. Huit mois avant dans celle de ta mère. Un peu dans la mienne aussi à ce moment là, car il a fallu que je la supporte ! Enfin, c'est pour rire, hein ! Bref, depuis toi, j'ai changé... Non ! Pas que le poids ! Ma perception du monde aussi. Vous avez, toi et ta soeur, contribué à exacerber ma sensibilité. Ce n'est pas toujours visible (on n'efface pas comme ça, 27 ans d'éducation machiste), mais grâce à vous, ce qui m'entoure me touche plus.
Parfois, je remets ma carapace de mec que rien n'émeut. J'en viens des fois à le regretter, surtout face à ta mère et à notre famille en général. Malgré cela, et malgré le temps que cela prend, vous m'avez donné envie de changer. Tu dois te demander en quoi ta venue a modifier mes états d'âme, je ne saurais te l'expliquer clairement. Sache seulement que la simple vision d'un malheur, même dans un film, n'a plus du tout la même teneur qu'avant. Alors qu'avant je n'aurais pas bronché face à la mort d'un homme, maintenant ma gorge se noue. Alors qu'avant je me demandais quelle force pouvait pousser un homme, à aller aider des enfants à l'autre bout de la planète, maintenant je sais. Alors qu'avant, je ne saisissais pas pourquoi on pouvait pleurer de bonheur en écoutant un morceau, maintenant je l'ai vécu.
Je sais aussi maintenant toute la joie que d'être père. Quand je te mange des yeux alors que tu racontes des histoires sans queues, ni têtes, j'ai l'impression que mon coeur va exploser. Je passerais des journées entières à te regarder vaquer à tes occupations. Si parfois je suis dur avec toi, ne crois surtout pas que cela m'amuse. Mais parfois, mes nerfs lâchent et je ne peux pas m'empêcher de te gronder ou te mettre une fessée, des fois pour des broutilles. Puis, ce n'est pas évident de perdre entièrement des réflexes inculqués dans ma propre enfance.
J'en viens parfois à regretter que tel ou tel ami n'ait pas la joie de connaître ce que je vis avec toi. Vraiment, si je pouvais offrir quelque chose au monde, ce serait un petit peu de ce bonheur que tu me donnes. Fais de beaux rêves, mon petit prince.