Je déteste...

Bon, les gens qui me connaissent savent qu'il y a beaucoup de choses que je n'aime pas, et donc, ne seront pas étonnés que j'y ajoute une chose de plus à ma liste. Je déteste amener mes enfants à l'école. Pour quelles raisons ? Ce n'est pas à cause de l'heure qui tourne et qui me met systématiquement à la bourre. Ce n'est pas non plus parce qu'il faut parfois batailler avec eux pour qu'ils s'habillent. C'est simplement parce que cela me déchire le coeur de les laisser à l'école.

Après avoir réussi à les faire se lever (moment délicat avec la puce), prendre leur bibis, aller aux toilettes, s'habiller (toujours le moment où le petit prince décide qu'il ne sait rien faire), prendre le sac, mettre le manteau, ouvrir la porte ("C'est moi qui ouvre la porte !" "Non c'est moi !" Grrrrrrrrrrr ! ), descendre les marches, monter dans le fourgon tout en ayant au préalable jeter les sacs à l'arrière, attacher la ceinture, dire aurevoir à Papinou, arriver 200m plus loin pour redescendre (oui l'école est à côté, mais s'il fallait en plus que je les amène à pied pour revenir chercher la caisse : non ! ), traîner les pieds jusqu'à l'enceinte de l'école et re-jeter le sac dans la corbeille adéquate, c'est à ce moment là que je trouve que tout est passé trop vite !

Hugo préfère que je lui fasse la bise à côté des corbeilles à sac, car sinon ce serait la honte. Aussitôt après il galope jusqu'à sa bande de copains, et là je le vois derrière eux tout timide et n'osant pas vraiment s'amuser avec eux. Il les suit comme un enfant qui essaie de s'intégrer au groupe. On dirait qu'il attend qu'ils lui disent quoi faire. J'ai envie de lui crier de les laisser tomber et d'aller trouver d'autres copains qui ne le laisseraient pas de côté. Une fois, ils étaient deux à faire cela, lui et Denis. Ensuite c'est Laura qui ne veut pas me lâcher et j'ai systématiquement besoin qu'une surveillante me la prenne pour que je puisse partir. Cela passe par des sermons à une petite fille toute triste et qui ne demande que des gros câlins. Autant vous dire que quand je sors de là, je m'en veux énormément. Sauf la dernière fois ! Je m'étais dit :"Chouette ! Cette fois je vais partir avec le coeur légé". Elle me fait la bise et s'en va en courant. Miracle ! En fait, elle coure jusqu'à son frère qui est planté là au milieu de la cour, tout seul... Raaaaaah ! Bon, je me dis qu'ils vont de toutes les façons se mettre à jouer et que ce n'est que le temps qu'ils trouvent de quoi faire.

Je pars au fourgon, je me mets en route, passe devant l'école, et je vois mes deux enfants toujours au même endroit... Plantés là, regardant autour d'eux et discutant. J'avais l'impression de les entendre dire :"T'as vu papa nous a laissé...". Ca m'a fait bobo en plein dans le coeur... J'imagine qu'ensuite ils s'amusent bien, mais quand je vois ces moments là où mes petits se retrouvent comme ça encore plus petits face au monde, j'ai vraiment la haine et n'ai qu'une envie aller les récupérer et jouer avec eux.

Commentaires

1. Le lundi 13 novembre 2006, 21:26 par Schmurts

Dis-toi que le fait de devenir mère, à l'instant même où l'enfant vient au monde, met dans l'état que tu ressens... Un mélange angoissant entre le besoin vital de protéger et le devoir de laisser les bras ouverts... L'expérience est troublante, désarmante, tu ne trouves pas? Mais ne t'inquiète pas, on apprend à grandir avec nos chers bambins. Quant à eux, je peux te l'assurer, ils jouent et ne se laissent pas faire! mou mou!!!

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