Solitude en sursis
Par Ricardo COSTA le lundi 25 février 2008, 00:06 - Temps de vie - Lien permanent
La maîtresse de Laura m'avait demandé que je l'avertisse lorsque les enfants commenceraient à venir chez moi. Un changement de comportement serait ainsi plus rapidement détecté. Ceci ne fut pas le cas. De ces quatre derniers mois de cauchemars, rien n'est venu entravé le moral de mes enfants. Je ne sais où j'ai trouvé les ressources nécessaire pour qu'ils traversent cette expérience sans trop de dégâts apparents. D'autres étapes sont à venir, je viens d'en traverser une, ce soir.
Depuis quelques jours, certains événements ont accéléré le processus de la séparation. Du moins, les choses sont de plus en plus marquées. Je viens aussi de comprendre que je m'étais presque caché une vérité : je n'ai pas encore entamé ma vie de divorcé. Ce soir, les larmes sont revenues. La solitude est apparue. Le sac des enfants n'est même pas prêt, pas assez de courage pour le terminer. Jusque là, tout était presque comme avant. En tout cas depuis que Sandra a été hospitalisée rien n'avait vraiment changé. Mais là, la fin de mes vacances avec les enfants, et demain une séparation d'une semaine. Avec en prime la forte présomption que je ne les verrais pas de la semaine car ils seront trimbalés je ne sais où.
Demain, je me lèverais aux aurores afin de finir les préparations et tâcher de positiver. Je sais que j'y arriverais comme toujours, mais au final je ne sais pas si je suis en train d'enfouir ou est-ce ma faculté à accepter les douleurs de la vie comme des amies qui nous font grandir, qui prend le pas. Dans ma tête, il y a tellement d'images qui me traversent l'esprit sur toutes ces années de vie à deux que je me demande encore : comment ? Maintenant, je commence à comprendre que le déraillement n'est pas celui que je croyais, et que j'ai oublié de pardonner par les mots une erreur. Depuis ce moment là, rien n'a plus vraiment été comme avant et nous avons tracé notre route sans vraiment faire le deuil d'un événement qui n'aura pas été si anecdotique que ça.
Le temps n'efface pas, il déforme.
Musique : Maria Rita - Samba Meu